La CAN 2010 a tourné au fiasco pour la fédération, mais les Aigles « B » se sont qualifiés pour le CHAN et l’instance dirigeante du football national a réussi à relever le défi de l’organisation du championnat
Que peut changer le CE de Malifoot, qui vient de célébrer son premier anniversaire ? Du bout des lèvres, on rassure les interlocuteurs que tous les 11 points du programme du 12 juillet 2009, date de la prise de fonction du bureau, ont été examinés et font l’objet de préoccupations fondamentales. « Nous allons hisser le football national à un meilleur niveau, Nous allons construire une Équipe nationale pour gagner des titres. Nous serons à la hauteur. Nous allons tout faire pour devenir le premier de la classe ». Mais concrètement, le président de la fédération, Hammadoun Kolado Cissé et son équipe n’exécuteront pas plus de deux projets au cours de cette saison. Il s’agit de la bonne tenue dans le temps des compétitions nationales et de l’acquisition d’un partenaire financier pour booster le développement du football. L’an un de l’équipe dirigeante du football malien, n’aura pas été un fleuve tranquille. Et cela était d’ailleurs prévisible dans la mesure où, c’était la première fois dans l’histoire de notre football que des candidats se lancent à visage découvert, professant des projets de développement sportif, viables les uns que les autres, pour briguer la présidence de Malifoot. A moins de deux mois de la prise de fonction du nouveau CE de la Fédération malienne de football (FMF) la nouvelle faisait l’effet d’une bombe. Malifoot et les clubs de première division engageaient un bras de fer autour des questions de sponsoring. A l’origine des remous provoqués au sein du petit monde du football national, la signature par le Comité exécutif de la fédération d’un contrat de sponsoring avec la société de téléphonie mobile, « Orange Mali », dit-on, sans discussions préalable avec les clubs de première division. Une situation qui a donc motivé certains responsables des équipes de l’élite nationale à faire fi de l’engagement pris par Malifoot, pour nouer des partenariats avec la société concurrente, Sotelma-Malitel. La nouvelle donne était d’autant plus conflictuelle, que l’un des termes essentiels du contrat entre Malifoot et Orange, stipule que les équipes évoluant dans le championnat national peuvent contracter des engagements avec toute sorte de partenaires potentiels, sauf une société concurrente. Du déficit de communication au manque d’égard du comité exécutif de Malifoot, tous les qualificatifs, ont été formulés ça et là pour juger le premier acte majeur de l’équipe du président Hammadoun Kolado Cissé. A l’offre de financement annuel globale de 350 millions de F cfa dont 175 millions de F cfa destinés au clubs de D1 d’Orange, le partenaire des 14 clubs de l’élite, (Sotelma-Malitel) entendait débourser une enveloppe financière annuelle de 483 millions de F cfa dont 280 millions de masse à partager entre les clubs. Il restait entendu que le partenariat entre le football national et chacun des deux bailleurs de fond devra s’étaler sur cinq ans. Le président Hammadoun Kolado Cissé et son état major ont dû faire face à une fronde des équipes un bon moment. Les clubs avaient trouvé dans la suspension de leur participation à la 14e journée du championnat, la meilleure arme pour se faire entendre. Le Djoliba, l’Usfas et les Onze Créateurs se sont désolidarisés du mouvement, alors que les onze clubs ont respecté le mot d’ordre de boycott. Seulement la Fédération malienne de football n’était pas de cet avis et exigeait la poursuite de sa compétition. Au président de la fédération Hammadoun Kolado Cissé de marteler que tous les points de revendications des clubs étaient recevables sauf la question de la 14è journée. « Les clubs doivent respecter les statuts et les règlements généraux adoptés en assemblée générale. Je pense qu’il est difficile pour des questions de principe de faire rejouer la 14è journée », avait souligné le président de Malifoot. Voilà donc un point sur lequel, Malifoot a étalé toute son intransigeance et qui n’a en aucun cas, empêché les bonnes intentions manifestées de part et d’autre pour sortir notre football de cette situation conflictuelle. Le collectif des clubs a changé le ton de ses revendications, en reprenant la compétition, mais espérait toujours faire plier le CE de Malifoot afin de revoir la journée de rififi, mais aussi accepter les banderoles de leur partenaire Sotelma-Malitel sur les gradins et octroyer enfin une sorte indemnité de prestation dans l’environnement Orange. Seuls les deux derniers points ont été acceptés. Le championnat national s’est donc poursuivi allègrement. Et le palme revient à la commission d’organisation, malgré quelques petites imperfections liées à des excès de zèle de certains membres. Outre l’important programme de formation dont ils ont bénéficié, les arbitres ont été beaucoup plus cités lors des rencontres. Beaucoup d’entre eux n’ont pas su se montrer à hauteur de souhait, commettant de nombreuses fautes techniques. La qualification des Aigles « B » à la phase finale du championnat d’Afrique des nations (CHAN), constitue aujourd’hui une satisfaction majeure pour l’équipe de Hamadoun Kolado Cissé, qui avait prôné, au retour du « Waterloo » d’Angola, la reconstruction sur des critères techniques, éthiques et moraux des sélections nationales. Les Aigles « B » conduits par le duo Mory Goïta et Fanyeri Diarra, ont arraché le précieux sésame face à la Guinée et participeront à la 2è édition du CHAN prévu du 25 janvier au 18 février 2011 au Soudan. L’Équipe nationale féminine elle, aussi a obtenu de hautes luttes sa qualification pour la CAN de sa catégorie. Quant aux juniors, ils sont en bonne position pour décrocher le ticket de la phase finale de la CAN prévue en Libye en 2011.