Le courage, la détermination et surtout l’amour du club sont, entre autres, la clé du sacre du Stade Malien
Rien ne sert de courir, il faut partir à point. En devenant champion sur le fil, les Blancs de Bamako ont, une fois de plus, prouvé la véracité de cette sagesse populaire. Menés 2-0 à la mi-temps, les pensionnaires de Sotuba ont réalisé un exploit authentique en s’imposant sur le fil 3-2 face au COB, mardi au stade Amary Daou de Ségou. Une victoire synonyme de sacre pour le Stade malien puisque dans l’autre match du jour, le Djoliba n’a pu faire mieux que le nul 1-1 contre l’AS Police. Ce sacre à l’arraché prouve à suffisance la maturité des Stadistes qui, comme lors de la finale de la coupe CAF remportée l’année dernière, ont fait preuve de combativité et de sérieux à un moment où tout le monde pensait que les carottes étaient cuites pour eux. « C’est ça le charme du football. Quand on venait ici, j’avais dit aux garçons que tout restait encore possible et que l’on pouvait renverser la tendance. En matière de football, il ne faut jamais partir en ayant à l’esprit que tout est déjà gagné. Il faut toujours se dire que l’on peut changer les données. Depuis mon arrivée à la tête de l’équipe, ma philosophie a été de jouer toutes les rencontres comme une finale. C’est ce que j’ai toujours conseillé aux jeunes et Dieu merci, ils m’ont suivi dans cette direction. Parfois, certains éprouvaient des difficultés à me comprendre. Aujourd’hui, je suis très heureux pour eux », a confié l’entraîneur du Stade, Mamoutou Kané « Mourley » à la fin de la rencontre. Le jeune défenseur stadiste, Mahamadou Mariko lui, est plutôt philosophique : « le ballon est toujours rond pour tout le monde. On pouvait perdre aujourd’hui comme on pouvait également gagner. Je crois que c’est l’esprit de gagneur qui a triomphé cet après-midi. Nous avons été menés deux buts à zéro. A ce moment de la rencontre, personne ne pouvait penser à un renversement de situation. Pourtant, le résultat est là. Le secret du Stade n’est autre chose que la cohésion, l’entente sur le terrain et la solidarité. Je pense que ce sont ces valeurs qui peuvent toujours apporter de la satisfaction pour une rencontre de football », analysera notre interlocuteur, ajoutant que ce sacre du Stade Malien est le fruit du travail et de l’amour du club. Il faut dire que les Blancs ont toutes les raisons d’être fiers de 19è titre de champion du Mali. Ce, d’autant que les choses avaient très mal commencé pour l’équipe avec l’ouverture du score dès la 9è minute de jeu par Moussa Tigana qui profitait ainsi d’un mauvais renvoi du jeune keeper, Abdoulaye Samaké. D’un tir à ras de poteau, le colosse Olympien fusilla son vis-à-vis qui ne pourra que constater les dégâts. L’on croyait alors à un réplique immédiate des « futurs champions ». Mais c’était compter sans la hargne et la maîtrise technique du COB dans l’entre-jeu. Les Olympiens mirent alors le pied sur le ballon, obligeant Emmanuel Umoh et ses coéquipiers à courir derrière le score. Cette domination du COB allait être concrétisée par Sidy M. Keita qui, après un une-deux bien réussi avec Moussa Tigana, s’en va battre le gardien stadiste du plat du pied. A deux buts à zéro, les carottes semblaient cuites pour les pensionnaires de Sotuba qui iront à la mi-temps avec ce lourd handicap. A la reprise, les Blancs changent de fusil d’épaule. Le coach Mamoutou Kané « Mourley » procède, coup sur coup à trois changements. Le capitaine Umoh Emmanuel transparent cède sa place à Boubacar Dembélé, tandis que Thierno Sadou Dramé et Ahmed Chérif Haïdara remplacent, respectivement le jeune défenseur Lamba Samabaly et Abdoulaye Sissoko. L’intégration de ces trois joueurs permettra aux Blancs de prendre la direction des opérations face à un COB obligé de jouer à la défensive. Après une première alerte signée Hamidou Sinayogo (tir lointain qui passe de peu à côté, 53è mn) les Blancs trouvent la faille à l’heure de jeu. Lancé dans le trou par Hamidou Sinayogo, très en vue au cours de cette rencontre, Boubacar Dembélé fusilla le portier olympien, Mamadou Bah d’un tir puissant. Dans la foulée, le Stade obtient la balle de l’égalisation mais Boubacar Dembélé lève trop son tir (65è min). Ce n’était que partie remise pour les Blancs. Car trois minutes plus tard, le passeur Hamidou Sinayogo se transforme en buteur, remettant les pendules à l’heure pour son équipe (68è min). Ce but égalisateur libéra complètement les Blancs qui avaient une oreille tendue vers Bougouni où le Djoliba était toujours mené 1-0 par l’AS Police. Les pensionnaires de Sotuba ne laisseront par passer cette chance qui leur tendait la main. Le coach du COB, Ismaël Diané procéda à quelques changements, mais rien ne pouvait stopper les joueurs de Mourley. Pour ne rien arranger à cette situation, Abou Diallo et ses partenaires choisirent ce moment pour se recroqueviller derrière, laissant l’initiative du jeu à leurs adversaires. Procédant par contre, les Verts sont à deux doigts de reprendre l’avantage, mais la frappe de Sidy M. Keita échoue sur le montant (78è min). C’était l’occasion qu’il ne fallait pas rater, car dans la minute suivante, les Blancs corsent l’addition par l’intenable Boubacar Dembélé (encore lui) dont le tir puissant ne laissa aucune chance à Mamadou Bah. Ce but provoqua une hystérie chez les inconditionnels de Sotuba venus au stade Amary Daou et pour qui le but égalisateur du Djoliba à Bougouni n’avait plus aucun effet.
Envoyé spécial L. DIARRA
Mardi 10 août au stade Amary Daou de Ségou
COB-Stade : 2-3 Buts de Moussa Tigana (9è min) et Sidy M. Keita (34è min) pour le COB ; Boubacar Dembélé (61è min et 78è min) et Hamidou Sinayogo (68è min) pour le Stade Bon arbitrage de Brahima Ouélé, assisté de Founéké Fofana et Moriba Diakité
COB : Mamadou Bah, Mohamed Traoré, Abdoulaye Sissako, Idrissa Sangaré, Zacka Maïga, Soumaïla Sidibé (Moussa Sangaré), Abou Diallo (cap), Modibo Konté, Moussa Tigana (Ismaïla Diarra), Sidy M. Keita et Yacouba Traoré (Djibril Coulibaly).
Entraîneur : Ismaël Diané. Abdoulaye Samaké, Mahamadou Mariko, Lamba Samabaly (Thierno Sadou Dramé), Youssouf Doumbia, Djibril Sacko, Tapa Koné, Sid Coulibaly, Abdoulaye Sissoko (Ahmed Chérif Haïdara), Soumaïla Koné, Hamidou Sinayogo et Umoh Emmanuel (cap, Boubacar Dembélé).
Stade :
Entraîneur : Mamoutou Kané « Mourley ».
par Lassine Diarra l’Essor