Depuis le 04 Mai dernier, le monde judiciaire connait une grève illimitée à cause de l’inexécution par le gouvernement, des engagements conclus. Le Syndicat libre de la Magistrature SYLIMA dirigé par Hamèye Founé Mahalmadane, observe cette grève avec le SYNAG Syndicat Autonome des greffiers et secrétaires des greffes et parquet. Le Syndicat autonome de la Magistrature (SAM) avait rejoint le mouvement avant de mettre fin à sa grève suite à l’appel du président de la République.
Ces différents syndicats avaient au préalable observé une grève de 72 h à partir du 19 mars dernier. Le motif de leurs revendications en 15 points est la signature du décret de revalorisation de l’indemnité de judicature.
Pour le rappel des faits, depuis le 13 juin 2007, le Syndicat libre de la Magistrature (SYLIMA) a déposé sur la table du gouvernement, un cahier de doléances contenant 15 points. C’est seulement en décembre 2007 que s’ouvraient des négociations. Courant janvier 2008 le Syndicat Libre de la Magistrature, le Syndicat Autonome des Greffiers et Secrétaires des Greffes et Parquets et le Secrétariat Général du Ministère de la Justice s’entendaient sur le point de privilégier pour l’année en cours la revalorisation de l’indemnité de judicature pour les magistrats et celle de l’indemnité spéciale en ce qui concerne les greffiers et secrétaires des greffes et parquets. Ainsi convenaient-ils dans un premier temps d’envisager la mise en œuvre de leur accord pour compter de juillet 2008. Ainsi après plusieurs reports, les différents syndicats qualifiant les faits de mépris ont entamé une grève illimitée à compter du 04 mai dernier. Le mot d’ordre des différents acteurs de la justice est de ne pas reprendre le service jusqu’à satisfactions de certaines doléances. C’est compté du 13 mai que le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) dirigé par Fodié Touré, a suivi cette grève illimitée avant d’arrêter sa grève deux jours plus tard lors d’une assemblée générale des militants de cette organisation, tenue le vendredi 15 Mai, dans l’enceinte de la Cour Suprême. Suite à l’intervention de la présidente de la Cour Suprême, Mme Diallo Kaïta Kayentao, le Président Fodié Touré a décidé, de suspendre son mot d’ordre.
Malgré cette reprise du SAM, les citoyens continuent de faire les frais de ce conflit, les longues détentions préventives dans les commissariats, la non mise en liberté de ceux qui ont purgé leur peine, le blocage des affaires dont les dossiers sont pendants devant la justice. Sur le terrain, nous avons pu constater que le service minimum n’est pas assuré au niveau des différents tribunaux. La distribution des certificats de nationalité dépendant de la signature des présidents de tribunaux est bloquée. Un contractuel qui a voulu garder l’anonymat se trouve confus quant à sa situation. Son chef observant la grève, inutile pour lui de se présenter à son poste car les dossiers émis ne passeront pas à la signature. Au cours de notre passage, seulement, les militants du Syndicat autonome étaient présents à leur poste. Et visiblement, cela n’est pas suffisant.
Aminata Mariko BamaNet