Le colonel Mouammar Kadhafi a convoqué, dimanche à Oubari dans le sud du pays, les représentants des rebellions touarègues du Mali et du Niger, Ibrahim Ag Bahanga et Agaly Alambo.
Le dirigeant libyen veut assumer le rôle de médiateur et il aurait ainsi demandé aux deux dirigeants de déposer les armes. La télévision d’Etat nigérienne a même annoncé que le chef du mouvement touareg nigérien avait pris l’engagement de déposer les armes, lundi. Toutefois, Agaly Alambo affirme que la trêve est loin d’avoir encore été signée avec les autorités de Niamey. Le mouvement touareg nigérien exige que les autorités le reconnaissent officiellement comme un véritable groupe politique et non comme des bandits.
Selon un reportage diffusé, lundi, par la télévision nationale nigérienne, Agali Alambo, le chef du Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ), aurait déclaré qu’il déposait les armes et qu’il remettait la médiation entre les mains de Kadhafi. Interrogé mardi matin par RFI, Agali Alambo affirme le contraire. Il n’y aura pas de dépôt des armes et pas de trêve, tant que les autorités nigériennes n’auront pas changé leur position. L’initiative du colonel Kadhafi a été saluée par le gouvernement nigérien. Cependant, Mohammed Ben Omar, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement de Niamey, refuse de parler d’une médiation libyenne. Les deux chefs touaregs ont néanmoins décidé de confier au colonel Kadhafi le dossier de la libération d’une soixantaine de prisonniers militaires. Le gouvernement du président nigérien Mamadou Tandja affirme que les rebelles du MNJ sont des trafiquants d’armes et de drogue et exige qu’ils déposent les armes, avant d’engager des pourparlers avec eux. Les rebelles estiment, de leur côté, que les habitants du Nord ne profitent pas des ressources naturelles du pays, notamment de l’uranium dont le Niger espère devenir le deuxième producteur mondial d’ici 2011.
Médiation algérienne
De son côté, le gouvernement du Mali a annoncé dimanche dernier la libération de 26 militaires maliens qui étaient détenus par les Touaregs. Le président Amadou Toumani Touré a remercié le président algérien Abdelaziz Bouteflika pour ses efforts en vue de cette libération. Depuis le début des hostilités en mai 2007 près d’une centaine de soldats maliens avaient été pris en otage par les rebelles touaregs. Grâce à la médiation du gouvernement algérien, un accord sur l’arrêt des hostilités dans le nord du Mali a pu être signé le 21 juillet dernier à Alger entre le gouvernement malien et les rebelles de l’Alliance démocratique du 23 mai. Une nouvelle rencontre entre les rebelles touaregs et les représentants du gouvernement de Bamako doit se tenir fin août dans la capitale algérienne.
La rébellion touareg du Niger ne dépose pas les armes
Le leader de la rébellion touareg du nord Niger, Aghali Alambo, a annoncé que son mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) ne déposerait pas les armes, contrairement à une annonce antérieure.
Aghali Alambo, leader de la rébellion touareg du nord Niger, a annoncé que son mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) ne déposerait pas les armes, contrairement à une annonce antérieure. Il a expliqué que l’engagement qu’il avait pris le week-end dernier en Libye était en fait un message d’un groupe de rebelles maliens. Le Mouvement des Nigériens pour la justice a déclaré sur son site, qu’il s’agissait d’une « interprétation perfide de la part du pouvoir de Niamey ». « Le président Aghali Alambo n’a jamais évoqué une libération de prisonniers de la part du MNJ, un cessez-le-feu ou un dépôt d’armes », peut-on lire sur le site.
Lundi, un reportage diffusé par la télévision nationale du Niger, montrait une intervention d’Alambo, traduite du dialecte touareg Tamasheq, dans laquelle il s’engageait notamment à rendre les armes et à reconnaître le processus de médiation mené par le président libyen Mouammar Kadhafi. « Nous décidons à partir de lundi de déposer les armes (…). Nous déclarons être disposés à nous soumettre à votre médiation pour un dénouement heureux et rapide de la crise », déclarait-il dans un reportage relatant une rencontre avec Kadhafi. Lors de cette rencontre, qui s’est déroulée dimanche, Alambo s’est dit porteur d’un message de la part de Bahanga, le chef des rebelles maliens. « A partir d’aujourd’hui, Bahanga et moi sont sous votre disposition (…). Nous considérons que seule la Libye peut régler le problème des rébellions au Mali et Niger » avait-t-il expliqué.
Les deux chefs touaregs semblaient avoir décidé de confier au colonel Kadhafi le dossier de libération d’une soixantaine de prisonniers militaires. Le gouvernement du président nigérien Mamadou Tandja affirme que les rebelles du MNJ sont des trafiquants d’armes et de drogue et refuse de mener des pourparlers avec eux tant qu’ils n’auront pas déposé les armes. Le MNJ est entré en rébellion il y a un an. Au moins 200 rebelles et 70 soldats ont été tués depuis. Les rebelles estiment que les habitants du Nord ne profitent pas des ressources naturelles du pays, qui espère devenir le deuxième producteur mondial d’uranium d’ici 2011.
Dans son discours, Kadhafi a mis en garde les rebelles, du Niger et du Mali mais également du reste de l’Afrique. « Les armes ne sont pas un moyen pour revendiquer les injustices. Je me chargerai personnellement de vérifier si vraiment les touaregs font l’objet de discriminations au Niger et au Mali », a-t-il assuré en arabe. « Sachez que les rébellions sont un désastre pour les familles, les jeunes et l’avenir du continent africain (…) Si les touaregs réclament un Etat touareg et si toutes les autres ethnies de l’Afrique réclament un Etat, alors que deviendra l’Afrique? », s’est-il interrogé. « Le souhait des jeunes Touaregs d’abandonner les rébellions est une vraie chance pour développer les pays du Sahara et tout le monde doit applaudir ce geste », a-t-il conclu.
Mauritanie: le Conseil de sécurité de l’ONU condamne le coup d’Etat
Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné mardi le coup d’Etat du 6 août en Mauritanie et exigé la libération immédiate du président déchu et le rétablissement des institutions légitimes.
Le Conseil « condamne le renversement des autorités démocratiquement élues de la Mauritanie par l’armée mauritanienne », affirme une déclaration lue par l’ambassadeur de Belgique à l’ONU, Jan Grauls, président du Conseil pour le mois d’août. Le Conseil « exige la libération immédiate du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi (BIEN: Sidi Ould Cheikh Abdallahi), et le rétablissement immédiat des institutions légitimes, constitutionnelles et démocratiques », poursuit la déclaration, dont l’adoption a nécessité l’unanimité des quinze membres du Conseil. Celui-ci « s’oppose à toute tentative de changement de gouvernement par des moyens anticonstitutionnels ». Il « condamne les mesures prises par le Conseil d’Etat (mauritanien), en particulier celle consistant à s’emparer des pouvoirs de la présidence », ajoute le texte.
Le Conseil se félicite des déclarations de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne et d’autres membres de la communauté internationale ayant condamné ce coup d’Etat. Il demande à tous « d’aider à rétablir rapidement l’ordre constitutionnel en Mauritanie ». Le coup d’Etat du 6 août, mené par le général Mohamed Ould Abdel Aziz et très largement condamné par la communauté internationale, a renversé le premier président démocratiquement élu depuis l’indépendance en 1960. Mercredi dernier, les deux tiers des parlementaires (107 sur 151) mauritaniens avaient affiché leur soutien au putsch qu’ils appellent « mouvement de rectification », tout comme 191 maires sur les 216 du pays. Samedi, 19 parlementaires ont en revanche annoncé le lancement d’une initiative « parlementaire pour la défense de la démocratie », visant le retour au pouvoir du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi.
CONDAMNATION A MORT DE HABRE : Rien à voir avec l’affaire de Dakar, selon le Tchad
N’Djamena – L’ancien président tchadien Hissène Habré (1982-1990) a été condamné à mort par contumace vendredi pour son « soutien aux rebelles » et cette peine est distincte de la procédure engagée à Dakar pour crimes contre l’Humanité, a affirmé hier le ministre de la Justice tchadien.
« Il est condamné dans cette affaire pour son soutien financier, matériel et moral aux rebelles. Le gouvernement a les preuves de son implication dans les actions des rebelles qui sont pour la plupart ses anciens collaborateurs », a affirmé Jean Bawoyeu Alingue à des journalistes à N’Djamena lors d’un point presse. « Cette condamnation est distincte de l’affaire pour laquelle il est poursuivi et qui est pendante devant les juridictions sénégalaises. Il s’agit de deux affaires bien distinctes », a-t-il précisé. L’affaire au Sénégal « concerne les crimes commis pendant l’exercice de ses fonctions de chef de l’Etat de juin 1982 à décembre 1990 avec pour chef d’accusation « crimes contre l’humanité et autres atrocités ». Hissène Habré et onze dirigeants de la rébellion tchadienne ont été condamnés à mort par contumace vendredi par la Cour criminelle de N’Djamena pour « atteinte à l’ordre constitutionnel, à l’intégrité et à la sécurité du territoire ». Trente autres rebelles ont été condamnés aux travaux forcés à perpétuité après avoir été reconnus coupables « d’attentats dans le but de détruire ou de changer le régime » du président tchadien Idriss Deby Itno.
Ankara exhorte Béchir à mettre fin aux violences
Le président turc Abdullah Gul a exhorté ce mardi son homologue soudanais à «travailler dur» pour mettre mettre fin aux violences au Darfour. Omar el-Béchir pourrait prochainement être inculpé pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre par la Cour pénale internationale (CPI).
Le procureur de la CPI a requis son inculpation pour les atrocités commises contre les civils au Darfour, dans l’ouest du Soudan. Le gouvernement de Khartoum est accusé de soutenir les milices arabes Janjawid pour écraser la rébellion noire. Environ 300 000 personnes ont été tuées et plus de 2,5 millions déplacées depuis 2003, selon l’ONU. «Les souffrance humaines touchent tout le monde, quelle que soit la religion, l’ethnie ou la langue de ceux qui souffrent», a déclaré le président turc, qui accueille le sommet Turquie-Afrique depuis lundi à Istanbul. C’est le premier déplacement à l’étranger d’Omar el-Béchir depuis que le procureur de la CPI a requis son inculpation le 14 juillet. Trois juges doivent décider si un mandat d’arrêt doit être émis contre le président soudanais. Ce dernier nie toute légitimité à la CPI, Khartoum n’étant pas signataire du statut de Rome de 1998, le traité de création de la Cour. La Turquie ne l’a pas signé non plus, ce qui signifie que M. Béchir risque peu dans ce pays si la CPI lance le mandat d’arrêt. Toutefois Ankara, qui souhaite intégrer l’Union européenne, a intérêt à se montrer ferme avec Khartoum, du moins en paroles. Le Sommet de coopération Turquie-Afrique a commencé lundi et doit s’achever mercredi.
La Turquie va tenter d’y obtenir le soutien des Africains à sa candidature à un siège temporaire au Conseil de sécurité des Nations unies. Le premier ministre éthiopien Meles Zenawi a estimé que l’Afrique serait probablement derrière Ankara. Le gouvernement turc essaie aussi de boucler sa candidature au Groupe de la Banque africaine de développement (AFDB) afin de faciliter l’accès des entreprises turques aux projets de développement en Afrique.
Le Soudan défie la justice internationale lors d’un forum en Turquie
ISTANBUL (AFP) – Un diplomate soudanais de haut rang a affirmé mardi que son pays continuerait à défier la Cour pénale internationale (CPI) alors que le président Omar el-Béchir, menacé de poursuites pour génocide au Darfour, participait à Istanbul à un sommet sur la coopération Turquie-Afrique.
La visite du président Béchir à Istanbul est son premier voyage à l’étranger depuis qu’un procureur de la Cour pénale internationale a demandé en juillet aux juges d’émettre contre lui un mandat d’arrêt international pour génocide crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la province du Darfour. « Le président peut aller n’importe où et nous n’avons peur de rien (…) Cette CPI est ridicule », a affirmé à des journalistes Abdalmahmood Abdalhaleem, l’ambassadeur du Soudan auprès de l’ONU, alors que débutait le sommet dans un palais ottoman d’Istanbul. Interrogé sur l’attitude qu’adoptera le Soudan si la Cour répond favorablement à la demande du procureur, le diplomate a répondu : « Nous ne montrerons aucun respect pour cela. Nous l’ignorerons et le désavouerons ». Plus tôt dans la journée, le président turc Abdullah Gül a appelé le dirigeant soudanais au cours d’une rencontre bilatérale à mettre fin à la crise du Darfour « Lors de notre entretien bilatéral, nous avons parlé du Darfour. J’ai dit qu’il fallait absolument (…) que les larmes et le sang cessent de couler, que les gens cessent de souffrir quelle que soit leur appartenance religieuse ou ethnique, qu’il fallait que le gouvernement soudanais face preuve à ce sujet de la plus grande détermination », a déclaré M. Gül lors d’une conférence de presse.
Béchir a repondu que son gouvernement n’était par la seule partie responsable pour le conflit, a affirmé un diplomate turc parlant sous le couvert de l’anonymat. M. Abdalhaleem a pour sa part indiqué que les deux présidents n’avaient pas discuté de la procédure lancé contre M. Béchir, expliquant que « les présidents discutent d’habitude des questions importantes, et celle-ci est des plus triviales ». L
e régime soudanais, qui rejette les accusations de la CPI, s’efforce de convaincre le Conseil de sécurité de l’ONU de geler de possibles poursuites si la CPI lançait un mandat d’arrêt contre Béchir, arguant que cela ne ferait qu’entraver le processus de paix au Darfour. Beaucoup de pays arabes et africains ont appelé la Cour à ne pas interférer dans la question du Darfour. Dans une déclaration commune, la Turquie et les 50 Etats africains représentés au sommet d’Istanbul, qui s’achève mercredi, ont affirmé que leurs relations de partenariat seraient notamment fondées sur « la nécessité d’éviter l’abus de l’application du principe de la juridiction universelle ». Cette résolution s’appliquera aussi à la CPI, a indiqué à l’AFP la source diplomatique turque. L’organisation Human Right Watch (HWR) a appelé la semaine dernière les autorités turques à ne pas soutenir le régime soudanais dans ses efforts pour obtenir une suspension des poursuites. « Suspendre l’enquête de la CPI en réponse aux menaces scandaleuses et aux promesses creuses de Khartoum serait trahir les victimes du Darfour », a affirmé l’organisation.
Le conflit au Darfour, où s’affrontent forces gouvernementales appuyées par des milices arabes et mouvements rebelles, a fait jusqu’à 300.000 morts, selon l’ONU, quelque 10.000 selon Khartoum. Ankara avait déjà accueilli le président Béchir en janvier, s’attirant les critiques des militants de la défense des droits de l’Homme.
Somalie : 2 morts et 10 blessés lors de combats à Mogadiscio
Deux somaliens ont été tués et 10 autres blessés hier dans le sud de Mogadiscio dans des combats opposant insurgés à des troupes éthiopiennes présentes en Somalie pour soutenir les forces gouvernementales, ont indiqué des témoins cité par des médias. « J’ai vu deux cadavres et trois femmes blessées par des obus de mortier qui ont touché leur maison », a dit à la presse, un habitant du marché de Bakara, le plus grand de la ville où se sont déroulés les combats.
Israël menace le Liban s’il devient un «État du Hezbollah»
Le premier ministre israélien Ehud Olmert a prévenu mardi qu’Israël réagirait sans s’imposer de restriction militaire si une nouvelle guerre éclatait avec un Liban devenu un «État du Hezbollah», le mouvement chiite.
«Lors de la guerre du Liban, nous disposions de moyens beaucoup plus massifs que ceux que nous avons utilisé car nous combattions une organisation terroriste et non un État, mais si le Liban devient un État du Hezbollah nous ne nous imposerons aucune restriction», a ajouté M. Olmert, selon un communiqué de son bureau. Le premier ministre, qui a effectué une visite dans une base de la défense passive, n’a pas donné plus de détails sur les intentions d’Israël dans le cadre d’une guerre. Il s’est contenté de préciser que cette politique sera appliquée à tout pays «qui nous attaquerait». Durant l’été 2006, Israël et le Hezbollah se sont affrontés.
Le mouvement chiite est parvenu, malgré des raids aériens massifs et des incursions terrestres israéliennes dans le sud du Liban, à tirer quelque 4.000 roquettes vers la Galilée contraignant près d’un million d’Israéliens à se réfugier dans des abris. «Si d’autres guerres éclatent, elles seront différentes de celles du passé. Il n’y aura plus de situations dans lesquelles la guerre fait rage sur le front alors que dans les grandes villes, la vie continue comme si de rien n’était. La prochaine guerre touchera les villes et les habitations des Israéliens car l’objectif de l’ennemi sera d’attaquer l’arrière», a ajouté M. Olmert. Le 6 août, un haut responsable israélien avait indiqué qu’Israël considérait que le gouvernement libanais avait «cédé sur toute la ligne aux exigences (du Hezbollah) et lui a permis d’user de la force pour poursuivre la lutte contre Israël». Il a fait état de rapports de différents services de renseignements israéliens selon lesquels l’armée libanaise «a cessé totalement ses contrôles concernant le passage d’armes» destinés au Hezbollah à partir de la Syrie.
Le gouvernement libanais d’union nationale a adopté au début du mois sa déclaration de politique générale, qui affirme l’autorité de l’État sur tous les dossiers, y compris celui des armes du Hezbollah. La déclaration souligne néanmoins «le droit du Liban et de son peuple, son armée et sa résistance (le Hezbollah, ndlr) à libérer sa terre dans les Fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba et Ghajar», localités frontalières du sud du Liban occupées par Israël. La guerre, déclenchée à la suite de l’enlèvement le 12 juillet 2006 par le mouvement chiite de deux soldats en territoire israélien, a fait plus de 1200 tués au Liban, civils pour la plupart, et 160 tués, côté israélien, en majorité des militaires.
Irak : quatre policiers et un soldat américain tués dans des attaques
L’explosion d’une voiture piégée et l’attaque d’un barrage ont fait quatre morts chez les policiers irakiens tandis qu’un soldat américain a trouvé la mort dans un tir de roquette.
Quatre policiers irakiens et un soldat américain ont été tués ce mardi dans des violences en Irak, ont indiqué l’armée américaine et des responsables de la police irakienne. A Ramadi, la capitale de la province sunnite d’Al-Anbar, trois policiers irakiens ont péri dans l’explosion d’une voiture piégée qu’ils venaient vérifier, a déclaré à l’AFP le colonel Mohammed al-Assafi, de la police de Ramadi. La province d’Al-Anbar est connue pour la ville de Falloujah (50 km à l’ouest de Bagdad), épicentre des violences entre l’armée américaine et les insurgés sunnites après la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003. Par ailleurs, à Bagdad, des hommes armés circulant à bord d’une voiture ont ouvert le feu sur un barrage dans l’est de la capitale, tuant un policier et blessant 3 autres.
Parallèlement, un soldat américain a été tué par un tir de roquette dans la province chiite de Missane, au sud de Bagdad, a annoncé l’armée américaine. Les forces irakiennes de sécurité ont lancé le 19 juin dans toute la province de Missane, dont Amara est la capitale (365 km au sud de Bagdad), une large offensive visant à stabiliser le pays et mettre au pas les milices chiites. Le décès de ce soldat porte à 4.143 le nombre de militaires américains tués en Irak depuis l’invasion de mars 2003, selon un bilan établi par l’AFP à partir du site internet indépendant icasualties.org.
Irak: 15 corps découverts dans un village contrôlé par Al-Qaïda
(Belga) Les forces de sécurité irakiennes ont découvert mardi les corps de 15 Irakiens dans un village contrôlé il y a encore trois semaines par Al-Qaïda, avant le début de la vaste opération militaire dans la province de Diyala, considérée comme la plus dangereuse d’Irak.
Nos forces ont découvert 15 corps d’Irakiens dans le village de Baouzel (25 km à l’est de Baqouba) tués par les gangs d’Al-Qaïda », a affirmé le général Mohammed al-Askari, porte-parole du ministère de la Défense. « Ce village, qui était entre les mains de groupes terroristes, a été nettoyé durant l’opération +Heureux présage+ » et lors des perquisitions, nous avons découvert ces corps dans une fosse commune », a-t-il ajouté.
Près de 40.000 hommes des forces irakiennes, soutenus par l’armée américaine, ont lancé le 29 juillet une vaste opération, « Heureux présage », visant les cellules d’Al-Qaïda dans cette province considérée comme la plus dangereuse d’Irak. Depuis le début de l’opération, les forces de sécurité ont arrêté 757 personnes recherchées et 1.600 personnes se sont rendues et ont bénéficié d’une amnistie. (DEC)
Afghanistan: 10 soldats français tués dans une embuscade, les attaques se multiplient
KABOUL (AFP) – Dix soldats français ont été tués lundi et mardi dans des combats à 50 kilomètres de Kaboul, dans l’assaut au sol le plus meurtrier visant les forces internationales en Afghanistan, alors que les insurgés multiplient les attaques d’envergure à travers l’Afghanistan.
Le président Nicolas Sarkozy, qui a affirmé la détermination de la France à « poursuivre la lutte contre le terrorisme », a décollé mardi vers 23H10 (21H10 GMT) de l’aéroport de Nice (sud-est), pour se rendre en Afghanistan après cette attaque, au bilan le plus lourd pour l’armée française depuis l’attentat du Drakkar à Beyrouth en 1983 (58 morts). L’arrivée à Kaboul du président français, qui est accompagné du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et du ministre de la Défense Hervé Morin, était prévue mercredi vers 8H00 locales (3H30 GMT). Parallèlement, les insurgés ont lancé à deux reprises, lundi puis mardi, deux attaques meurtrières contre une base américaine dans l’est de l’Afghanistan.
L’arrivée cet été de renforts français dans l’est du pays, où les talibans sont de plus en plus présents, avait fait craindre des attaques meurtrières dans cette zone. Mais les insurgés ont frappé cette fois à moins d’une heure de route de la capitale. Les soldats français ont péri lors d’affrontements consécutifs à une embuscade des talibans, qui ont débuté lundi et se sont poursuivis tout au long de la nuit, faisant 10 morts et 21 blessés. « Ma détermination est intacte. La France est résolue à poursuivre la lutte contre le terrorisme, pour la démocratie et la liberté. La cause est juste, c’est l’honneur de la France et de ses armées de la défendre », a affirmé Nicolas Sarkozy. Les soldats français, une patrouille de reconnaissance, sont tombés dans une embuscade de grande ampleur, à laquelle ont participé 100 insurgés, selon la Force internationale d’assistance à la sécurité (Isaf) de l’Otan. A Washington, un porte-parole du Pentagone a précisé que « les Etats-Unis ont fourni le soutien aérien rapproché aux forces engagées au sol ». « C’était une attaque complexe impliquant de multiple systèmes d’armement, des armes légères, des tirs de mortier, des roquettes, et qui a duré plusieurs heures », a commenté le porte-parole. Pour le ministre français de la Défense, Hervé Morin, du côté des insurgés, « les estimations sont autour d’une trentaine de morts et d’une trentaine de blessés ». « Nos soldats ont été tués au tout début de l’embuscade au moment du feu: c’est eux qui ont payé le tribut de cette embuscade », a-t-il ajouté La majorité des victimes appartenaient au 8e régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) de Castres (sud-ouest de la France).
Parmi les dix morts, un soldat a été tué « ce matin » (mardi) lorsqu’une route s’est effondrée et que son véhicule s’est retourné, a précisé le général Jean-Louis Georgelin, chef d’état-major des armées françaises. Un porte-parole des talibans a revendiqué l’attaque. « Ce matin, nous avons tendu une embuscade aux troupes de l’Otan dans le district de Saroubi, à l’aide de mines et de roquettes. Nous avons détruit cinq véhicules et infligé de lourdes pertes », a déclaré à l’AFP Zabihullah Mujahed, qui a reconnu la mort de cinq talibans. Le porte-parole du ministère de la Défense, le général Mohammad Zahir Azimi, a affirmé, lui, que 13 insurgés avaient été tués dans ces combats. Dans le même temps, les combattants islamistes ne relâchent pas la pression dans leurs bastions du sud du pays, mais aussi dans l’est, frontalier des zones tribales pakistanaises.
Ainsi, des dizaines d’insurgés, dont certains portant des vestes bourrées d’explosifs, ont attaqué mardi matin la base militaire américaine Salerno, à proximité de la ville de Khost (est), à quelque 30 kilomètres de la frontière avec le Pakistan, déjà frappée lundi par un attentat suicide des talibans qui a tué 10 civils. L’Isaf a fait état de sept insurgés tués dans l’attaque. Les talibans ont lancé une insurrection meurtrière depuis qu’ils ont été chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition emmenée par les Etats-Unis. Les violences ont redoublé d’intensité depuis près de deux ans malgré la présence de 70.000 soldats étrangers.
La Russie rejette le projet de résolution de l’ONU
Moscou a rejeté un nouveau projet de résolution sur la Géorgie présenté par la France, au motif qu’il ne mentionne pas spécifiquement les six points de l’accord de paix accepté par Tbilissi et Moscou.
Le président russe Dimitri Medvedev a promis à Nicolas Sarkozy que le retrait des troupes russes de Géorgie serait achevé jeudi et vendredi. La Russie a rejeté mardi 19 août au Conseil de sécurité de l’ONU un nouveau projet de résolution sur la Géorgie présenté par la France. Selon la Russie, le texte ne mentionne pas spécifiquement les six points de l’accord de paix accepté par Tbilissi et Moscou. « La Fédération de Russie ne sera pas en mesure de soutenir le projet de résolution soumis par la France aujourd’hui », a indiqué en séance l’ambassadeur russe à l’ONU, Vitaly Tchourkine. Il a expliqué qu’aux yeux de Moscou, la mention explicite dans le texte des six points de l’accord de paix négocié par le président français Nicolas Sarkozy était indispensable.
Le projet ne mentionne que deux de ces points, concernant le repli des forces russes et géorgiennes sur leurs positions respectives d’avant le début du conflit le 7 août. L’ambassadeur n’a pas dit s’il mettrait son veto au texte en cas de vote, mais a averti qu’une mise au vote serait « une perte de temps ». Qualifiant le nouveau projet de « très étrange », l’ambassadeur russe a également critiqué comme étant contraire à l’esprit de l’accord de paix le fait qu’il exigeait le retrait « immédiat » des forces russes. Le président russe Dimitri Medvedev a de son côté promis mardi à son homologue Nicolas Sarkozy que le retrait des troupes russes de Géorgie serait achevé jeudi et vendredi. « un élément très politique » Selon Vitaly Tchourkine, le texte prévoit d’abord « le retrait des troupes géorgiennes dans leurs cantonnements, puis le retrait progressif des troupes russes du territoire géorgien, accompagné de la prise par celles-ci de mesures de sécurité additionnelles » en Ossétie du Sud en attendant la mise en place d’un mécanisme international. Le texte français « tend à inverser cette séquence » et « trahit le plan en six points », a-t-il dit. L’ambassadeur a également reproché à la France d’avoir ajouté dans le texte « un élément très politique concernant le respect de l’intégrité territoriale de la Géorgie », ce dont Moscou ne veut pas, estimant qu’on devrait « gérer la réalité sur le terrain ».
Moscou affirme qu’à l’occasion du conflit, les territoires séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie ont indiqué clairement leur refus de continuer à faire partie de la Géorgie. Le nouveau projet de résolution, très court, exige « le respect complet et immédiat de l’accord de cessez-le-feu auquel les parties ont souscrit », ainsi que « le retrait immédiat des forces russes derrière les lignes qu’elles tenaient avant le déclenchement des hostilités et le retour des forces géorgiennes à leurs cantonnements habituels ». « cesser les hostilités de façon définitive » Il réaffirme « l’attachement des Etats membres à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Géorgie à l’intérieur de ses frontières reconnues internationalement ». Ce texte a été déposé par la France, « au nom des pays européens et avec l’appui des Etats-Unis », selon un diplomate occidental. Le plan de paix prévoit également que les parties russe et géorgienne s’engagent à ne pas « recourir à la force », à « cesser les hostilités de façon définitive » et à assurer un « accès libre à l’aide humanitaire ».
Des négociations internationales doivent s’ouvrir sur des arrangements de sécurité dans les deux républiques séparatistes géorgiennes pro-russes, qui ont proclamé unilatéralement leur indépendance au lendemain de la chute de l’URSS. « Les engagements doivent être respectés et mis en oeuvre et c’est ce dont nous allons parler, a déclaré l’ambassadeur de France adjoint, Jean-Pierre Lacroix. Se référant à l’opposition russe, Jean-Pierre Lacroix a ajouté: « Nous allons évidemment voir ce qui va se passer dans les jours à venir (…) Il est temps que la Russie retire ses troupes. » « Compte tenu de la poursuite de l’offensive militaire de la Russie et de ses manoeuvres diplomatiques dilatoires, nous soutenons le projet de résolution de la délégation française », a déclaré l’ambassadeur américain adjoint Alejandro Wolff.
20 aout 2008