Notre compatriote Mariette dite Mariétou Dicko est une des fiertés de notre pays en France. Elle a été choisie comme consultante pour faire la promotion de l’artisanat du Mali en France à travers nos textiles. Elle est à Bamako depuis le 23 juillet dernier. Nous l’avons rencontrée à son hôtel sis à l’ACI 2000. Avec elle, il a été question de la galerie malienne en France, des préparatifs de la prochaine fête de l’artisanat à Paris et de ses projets.
Bamako Hebdo : Quelles sont les raisons de votre visite au Mali?
Mariétou Dicko: Les raisons de cette visite sont multiples. Je suis à Bamako depuis mercredi le 23 juillet. Je suis venue essentiellement annoncer l’ouverture de mon espace de vente des produits maliens, des produits des traditions et modes africaines. Ces produits sont disponibles au forum des Halles à Châtelet, sur l’espace des créateurs de modes où se trouve une boutique dédiée à l’art africain éthique concept.
J’y ai loué 15m2 pour vendre mes créations qui n’étaient pas distribuées en France et qui n’étaient vendues que lors des grands salons, des expositions et foires. Pour annoncer l’ouverture d’une place dédiée à la mode malienne.
En plus de cela auriez-vous d’autres activités?
Je voulais d’abord mieux m’implanter en France parce que cela fait cinq ans que j’y vis. J’avais fait une programmation de cinq ans. J’avais ouvert l’année dernière un »show room » et un atelier de couture dans la maison familiale. J’ai décidé d’ouvrir une boutique qui sera située dans la Cité Unicef, à Niamankoro à l’immeuble Gamby.
Les travaux sont terminés et la boutique va ouvrir bientôt. Aussi mon projet d’espace culturel dédié à la mode va voir le jour. Je suis entrain de ficeler le projet. Il faut un espace digne de ce nom pour revenir, tous les trois mois, faire un défilé pour le plaisir de nos compatriotes et pour que se développe la mode.
Y aura t-il bientôt un défilé mode et traditions à Bamako?
Certainement, cela fait très longtemps que je n’ai pas défilé au Mali. On ne peut être partout à la fois. Il faut savoir reculer pour mieux sauter. Il ne faut pas être pressé dans la vie, moi j’ai tout appris dans la patience. Ma vie professionnelle a été faite de patience, de travail, de dur labeur. Je n’ai jamais été pressée de réaliser des choses. J’ai toujours été une grande passionnée de la mode, une grande passionnée des réussites j’apprécie les gens qui réussissent. Maintenant, je passe à une autre étape, celle de revenir chez moi et essayer d’organiser un très beau défilé, un défilé de grande facture à la dimension malienne parce que nous avons des atouts dont nous ne nous rendons pas compte. On ne fait des belles choses avec des paroles, mais avec des actes. Je reviendrai parce que j’ai déjà commencé à contacter mes sponsors.
Qu’en est-il du projet galerie du Mali à Paris?
Il y a des péripéties incroyables dans ce projet. En 2004, j’ ai proposé ce beau projet au ministre de l’Artisanat et du Tourisme, N’Diaye Bah, qui est un ministre très avenant, très intelligent, très pratique, très talentueux qui sait déceler les talents. Il m’a connue à Paris, pas ici, et m’a demandé de l’aider à soutenir l’artisanat du Mali. J’avais des projets en caisse depuis mon arrivée en France. Je lui ai proposé la galerie, il l’a réellement soutenue. Il faut être Française ou avoir le registre de commerce français que je possède.
Les collectivités de Montreuil ont reconnu le projet et l’ont accepté. Malheureusement, la politique étant ce qu’elle est, il y avait les élections au Mali et en France.
Les choses ne bougent pas beaucoup car la partie malienne a pris du retard. On aurait pu aller un peu plus vite car le maire sortant de Montreuil, monsieur Bray, était tout à fait d’accord était très avancé. Le service de développement était d’accord. Malheureusement le Mali a traîné compte tenue des calendriers politiques.
Monsieur Bray a été remplacé par Mme Voyné qui a pris les choses en main. Je n’ai pas été reçue par elle, mon ministre non plus d’ailleurs, quand il était en France. Donc, nous ne savons pas où nous en sommes. Le service de développement de la ville de Montreuil a tous les documents, plan d’affaires, note d’opportunité.
Qu’est-ce que cette galerie va changer?
La galerie nous permettra de balayer tous les a priori qu’on se fait de nous, d’intéresser nos deux usines, Comatex et Batexci, qui pourront promouvoir leurs produits avec plus de publicité, attirer des investisseurs. Le président ATT avait parlé, il y a sept ans, d’une usine de transformation de coton, qui pourrait nous aider à produire notre propre bazin. C’est l’occasion, quand la galerie sera là, pour que les gens comprennent que tout ce qui se produit au Mali peut être développé.
La galerie est une aubaine, une opportunité pour nous. Sur le plan mode elle permettra à la mode malienne d’être plus visible. Il est temps que le Mali s’impose côté mode, sur le plan international, surtout à Paris et pourquoi pas à Milan, Londres en Allemagne à D??sserldorf qui accueillele le grand défilé de la mode du monde.
Le Mali fêtera, l’an prochain, la fête de l’artisanat en Allemagne, à Bonn. Je pense que la galerie sera bénéfique pour l’économie, pour le développement du pays et pour notre rayonnement sur le plan international.
Comment se prépare la prochaine fête de l’artisanat à Paris?
Je suis consultante chargée de la promotion de l’artisanat à travers les textiles du Mali. Comme toutes les autres années, je vais m’atteler à informer plus de monde, beaucoup plus de professionnels, les provinces culturelles, la presse.
J’ai aussi décidé d’informer les ambassades qui sont en France et les consulats qui sont en province. Il faut que nous avancions. C’est le ministre de l’Artisanat et du Tourisme qui nous a demandé de faire un peu plus tous les ans j’adhère à cette démarche d’avance en d’assurer le rayonnement et la pérennité de l’entreprise. Cette année, nous avons décidé d’avoir des artisans beaucoup plus professionnels et ma communication va être ciblée sur la qualité.
Réalisé par Kassim TRAORE
Bamako Hebdo