C’est Confucius, philosophe chinois, qui le disait « je préfère les vulgaires aux snobs ». N’avait-il pas raison d’autant plus qu’à y penser sérieusement, le vulgaire est dans l’ignorance randis que le snob, est un singe à la caricature ? Ce que l’ignorant et le snob ont de commun pourtant, c’est le niveau de raisonnement à marée permanemment basse.
On n’a jamais autant célébré ou mis autant en lumière l’absurdité dans notre pays avec cette histoire de saint valentin. Quelqu’un qui se serait endormi au milieu des années 60 et se réveillerait aujourd’hui, croirait avoir atterri sur une autre planète. Ceux qui lient déchéance ou décadence avec démocratie se trompent énormément, même s’ils ne semblent, à priori, jamais si près d’avoir raison. La démocratie n’a strictement rien à voir avec ça.
Tout au moins, peut-on admettre que l’instauration de la démocratie a facilité en premier l’importation du « gogotisme », en Suisse, complexe qui pousse à pratiquer ou à acquérir tout ce qui est annoncé comme fashion (à la mode) et en second l’exportation d’images d’illuminés prêts à craquer pour la première bêtise inventée ou venue.
Ce qu’il faut craindre dans cette ruée soudaine et angoissante vers cette Saint-Valentin, c’est l’âge de plus en plus bas des valentines et des valentins !
Sans rire, mon fils, en 4ème année, qui va vers ses 10 ans en Septembre prochain, m’a demandé la permission d’aller répondre à l’invitation de sa voisine de classe ce dimanche 14 février 2010 et ce, en accord avec la mère de celle-ci.
Mon « noooooooooonnnnnnnn » était à la largeur du ciel au dessus de ma tête et, plus tard, de l’état d’angoisse paralysante dans laquelle cette sollicitation m’avait plongé.
SECURITE CULTURELLE
En pensant aux éloges de nos charmantes griottes s’élançant dans leurs flatteries qui stipulent « le troupeau d’éléphants est entré dans le champ de mil », l’image de très gros dégâts applicables à la Saint-Valentin vient forcément à l’esprit de tout citoyen soucieux d’épargner à ses enfants la voie de la catastrophe.
Faut-il attendre des dépassements dans les comportements de fêtards du 14 février pour mériter l’intervention des pouvoirs publics comme dans le cas du « sabar-ni » ? Ou serait-il plus sage de continuer à penser que cette liberté de laisser notre jeunesse s’exprimer dans la décadence est source de tranquillité publique ?
Nous pensons, quoi qu’on puisse en déduire, que la sécurité culturelle de notre cher cinquantenaire Mali ne doit pas être placée 30 marches en dessous de l’échelle de la sécurité routière ou de la sécurité tout court. Il ne s’agit pas, comme en Iran, de créer une police spéciale pour fliquer nos enfants (Dieu nous en garde), mais de refuser en dehors de toute directive religieuse d’adhérer au parti des bras croisés auquel les pouvoirs publics semblent nous inviter et, alors même que tout indique que nous fonçons vers le mur, de rejeter fermement ce que nos mômes nous imposent : le devoir de nous taire et de ne pas crier, au moins, wooooooooooohiiiiiiiiiii ! Juste l’expression du bon sens !
Finissons par attirer l’attention sur deux excès pratiqués ailleurs le jour de la Saint-Valentin à l’intention de ceux qui jurent que tout est bien… sous contrôle dans une atmosphère bon enfant au Mali, ignorant ce dicton bambara qui dit « une mare se remplit petit à petit » : c’est le concours du couple qui s’embrasse le plus longtemps possible, devant un public et des arbitres qui se succèdent au cas où, par prolongation, de 18 heures à 6 heures du matin, il n’y a pas de vainqueur ;
– imaginez un peu les allures bestiales du second concours… qui se déroule tous les ans à New York. Si vous voyez ce que je veux dire, et bien, priez pour nous !
HAIDARA ML