Fatôkèni, Cemprin, Kô ni fassa, Cén-prin, Bobarabani, Dafouroukoubani, Mouloukou, Deux faces, Diclo… tels sont entre autres noms donnés aux médicaments de la rue venant de je ne sais où, qui abondent de nos jours, les marchés sub-sahariens.
On assiste actuellement à l’émergence d’un marché parallèle de produits pharmaceutiques, échappant aux normes de qualité et de garantie de fabrication.
Communément appelé médicaments de la rue, ces produits nuisibles à la santé sont ceux utilisés aujourd’hui par la majorité de la population démunie, pour guérir les différents maux. Ils sont achetés pour leur accès facile et avec un prix abordable à tous. Plus de 80% de la population sont concernés par l’usage abusif de ces produits d’origine inconnu.
Des médicaments à tous faire
Un marché très florissant, les médicaments de la rue appâtent la clientèle en offrant des prix moins chers et profitable à tous. Mal dosé et insuffisant pour donner l’effet recherché, ils constituent de véritables menaces pour la santé publique, ces médicaments apparaissent aux yeux de la clientèle comme omnipotent, un médicament qui guéri tous maux avec un prix abordable. Les médicaments comme ceux appelés par les utilisateurs « Bobarabani et Dafouroukoubani » sont en général utilisé par les femmes pour grossir les fesses afin d’apparaître parfaite aux yeux des hommes. La zone rurale de son côté est presque envahie par ces pratiques. Certains s’en servent pour avoir la force dans les travaux champêtres afin de faire plus que d’habitude. Mais en réalité, ils ne comprennent aucun principe actif, ou ce dernier est en quantité insuffisante, ou est différent de celui annoncé sur l’emballage, ou n’existe pas du tout.
Les méfaits des médicaments de la rue
Délivrés par des vendeurs souvent analphabètes, ces produits s’avèrent être la cause d’innombrables décès, intoxications, cécités, malformations congénitales. Même les personnes les plus alphabétisées tombent dans la tentation d’usage de ces médicaments.
Exposé à la grande chaleur, à la poussière, aux manipulations diverses et stockés dans de mauvaises conditions de conservation on y trouve des médicaments périmés, des fausses pilules contraceptives, qui, à la longue donne le contraire du résultat escompté.
Les conséquences de la consommation des médicaments de la rue sur la santé des populations sont indénombrables : résistances aux antibiotiques et aux antipaludiques, intoxications, destruction du foie, du cœur et des reins. Dans les hôpitaux le nombre de patients souffrant d’insuffisance rénale, d’hépatite, de perforations digestives et autres affections est en recrudescence à causes des effets des médicaments de la rue. Outre le principe actif, les désignations erronées, les sous dosages et surdosages, les dégradations de principes actifs dues à la mauvaise conservation constituent un énorme danger pour le consommateur.
Malgré les différentes campagnes de sensibilisation, ces médicaments nuisibles à la santé continuent de faire bon marché et de cela, malgré la connaissance de cause de certains consommateurs ainsi qu’au vu et au su des autorités.
Il faut une prise de conscience des populations à aller vers les médicaments génériques dans les pharmacies, appelés encore « DCI » (Dénomination Commune Internationale), qui sont aussi moins chers pour calmer la douleur à la minute qui suit, et non pas par n’importe quel moyen. Acheter un médicament de la rue s’avère dangereux, car c’est mettre sa vie en danger ! Préservez votre capitale santé, elle n’a pas de prix !
Aminata Mariko, BamaNet