Au vingt et unième siècle, les gens n’attendent plus le mariage pour vivre à deux. De plus en plus, l’on remarque que les gens préfèrent vivre en concubinage avant de passer devant le maire, s’ils y passent. La vie à deux est une sacrée aventure qui mérite réflexion avant de s’y engager et sous quelle couverture.
A une certaine période chez nous, chaque femme aspirait à se marier un jour ou l’autre à un homme aimable, bon compagnon. Elle souhaitait alors avoir avec ce dernier un joli foyer et fonder une famille harmonieuse. Seulement, la jeunesse actuelle, quand elle se prépare au mariage, elle songe à une éventuelle séparation car elle a plus ou moins la peur du divorce sans s’être fait passer la corde au cou. Cette crainte provient du fait qu’à Bamako, sur trois couples nouvellement mariés, un sur deux se sépare au bout de cinq années de mariage en moyenne. On a l’impression que le mariage est assimilé à un jeu. Les raisons du mariage ont changé, on ne se sent plus contraint de bénir son union. Sans oublier qu’il existe de nouvelles considérations qui retardent autant les hommes que les femmes à s’engager pour la vie avec une autre personne. Actuellement les jeunes femmes sont préoccupées par certains questionnements. Des interrogations sur l’avenir, l’état financier du partenaire, « est- ce qu’il aura un meilleur travail ? Comment son caractère va-t-il évoluer ? Est-ce qu’il m’aimera toujours autant dans dix ans ? Et s’il me laissait tomber et pour épouser une autre femme?… », Autant de questions, de peurs, d’angoisses qui empêchent souvent l’engagement dans le mariage, voire même dans la vie de couple. Et parallèlement les hommes hésitent à épouser une femme sans la connaître plus amplement. Et certains vont suggérer à ce qu’ils cohabitent avec leur petite amie pour ne pas prendre le risque de se tromper ; « Et si on se mettait ensemble, on verra bien ! », nous diront certains. Ainsi, nous assistons à cette vague d’essais des couples avant le mariage. C’est très souvent dans un esprit «d’essayer une relation » que débute les vies communes actuelles, la jeune dame déménage chez son partenaire, en y apportant petit à petit ses effets personnels et s’il s’avère que la jeune femme habitait chez ses parents, elle justifiera ses absences par des séjours chez des amies ou chez des proches de la famille. Souvent le mensonge fonctionne jusqu’au jour où quelqu’un s’en aille informer les parents de la fille. Il arrive en général que des familles coupent tout lien avec la jeune dame qui a décidé de vivre sous le même toit qu’un homme sans avoir reçu les bénédictions. Pourtant le nombre de couples vivant en concubinage augmente de nos jours dans notre capitale. Les échanges interculturels semblent avoir influencé les habitudes, les mœurs et les considérations des populations. Contrairement à une certaine époque dans notre société, voir une femme et un homme vivre ensemble, passe anodin aux yeux des personnes et même de certains parents. Une tolérance qui amène souvent des jeunes filles à accepter le concubinage, en se disant que la finalité sera le mariage. Et par ailleurs, l’on est tenté à penser que ce genre de lien peut avoir plus d’avantages que le mariage, en ignorant que les cohabitations du concubinage sont plus fragiles que celles des mariages dont les liens sont plus solides.
Khadydiatou Sanogo
Le Républicain