De plus en plus, les habitudes traditionnelles s’effacent de notre quotidien. Si le monde actuel a apporté des allégeances dans nos vies, l’abandon de certaines pratiques peut nous laisser sans repère dans nos modes de vie.
Les retrouvailles avec les grands parents étaient conduisaient à une panoplie d’enseignements qui guidaient le pas des enfants et forgeaient le caractère de l’adulte qu’on est appelé à devenir.
Les enfants recevaient ainsi leur éducation auprès des grands parents et dans les classes avec les cours d’éducation civique et morale. Le fait de se retrouver autour de grand’mère permettait de tisser des liens de solidarité. Les enfants étaient tenus en haleine pour écouter les contes de grande mère. Même si la même histoire revenait souvent, la façon charmante qu’avaient nos grandes mères de les conter rendait les récits vivants et attrayants à chaque fois qu’ils étaient narrés.
Mieux, chaque conte avait pour but d’éduquer et d’inculquer à la communauté des valeurs morales et sociales. A travers les contes de l’hyène et du lièvre beaucoup de personnes dans notre société, ont appris à distinguer le bien du mal. La morale de chaque conte décourageait les êtres à devenir méchants afin de ne pas mal finir. Comme l’hyène à qui le rôle du méchant ou du sot était attribué et la bonté ou la ruse au lièvre. Ces valeurs étaient mises sen exergue en fin de conte sous forme de leçons.
L’école de grand’ mère apprend à tenir la parole une fois qu’elle a été donnée. Elle enseigne à rester fidèle aux gens qui ont placé en vous leur confiance et à vos idéaux. La lâcheté était déplorée, l’ingratitude, la cupidité, l’injustice, intolérance, la méchanceté et la trahison sont des mots qui reviennent en grande partie dans les contes. Les enfants apprenaient l’importance de ces valeurs et dès le bas âge, ils efforçaient de respecter la morale tirée des contes.
Par ailleurs les livres de contes que la société moderne offre au public ont aussi une place éducatrice. Les contes délivrent après chaque lecture une morale qui apprend à l’enfant à aimer et à respecter la nature et son semblable. Ce qui invite l’homme à vivre en harmonie avec son environnement. Il saura respecter et prendre soins des animaux qui sont ceux qui le nourrissent et l’aident dans ses différents travaux. Un enfant qui a pour compagnie les livres de bandes dessinés où les images des contes de grand’mère ne se précipiterait pas sur des cailloux pour lapider une bête.
Tout comme une personne qui a en tête les œuvres d’un Damonzon, Bilissy, Soundjata ou de Soumahoro n’hésitera pas à défendre son honneur devant un chef hiérarchique en cas d’injustice. Malheureusement, il semble que les valeurs qui faisaient l’honneur et la fierté des hommes dans nos sociétés s’effritent. La cupidité a pris le pas sur l’éthique, les individus préfèrent jouer au larbin pour occuper de bons postes. La franchise tire sa révérence à l hypocrisie. Les êtres s’entre déchirent pour plaire à plus fort que soi. Conséquence : on courbe l’échine. S’il était enseigné dans notre société le respect, la politesse pour ceux qui étaient plus âgés que soi, actuellement c’est le respect pour celui qui a le pouvoir du porte- feuille. Les veilles personnes ne semblent plus être des références. Les comportements de certaines personnes âgées prêtent à remettre en question leur respectabilité. Quelques uns en dépit de leur âge avancé, œuvrent à semer la zizanie dans leur entourage.
Les leçons de morale des contes commandent de rester humble, généreux, droit et surtout digne devant toutes les situations. La parole était sacrée ; aussi, chacun se devait de s’acquitter de ses promesses. Les êtres respectaient leur engagement et les individus évitaient de faire le malheur des autres.
Khadydiatou Sanogo