Si tout se déroule bien comme prévu, le Mali vibrera au rythme des élections communales en 2009. Pour ce faire, tous les acteurs politiques s’activent en vue d’obtenir les faveurs de l’électorat.
Aussi, des moyens et stratégies sont mis en œuvre par les différents protagonistes. Et du coup, partis politiques, et regroupements associatifs sont, comme qui dirait, sur le pied de guerre.
Un passage obligé
Comme on le sait, pour chaque parti politique, les communales constituent un passage obligé pour tester sa véritable force dans une localité donnée du pays. Ce qui explique que les responsables politiques ne cessent de clamer haut et fort que les élections législatives et présidentielle de 2012 passent par une victoire aux communales de 2009.
En effet, ces communales constituent de vrais tests en vue de mesurer la force et le dégré d’implantation de chaque parti politique, ainsi que la popularité des candidats en lice.
Rappelons que les communales de 2004 avaient été largement remportées par l’Adéma. Ce qui fait que le parti de l’Abeille est aujourd’ui encore largement représente à travers tout le pays. Aussi, le président de l’Adéma, M. Dioncounda Traoré, ne laisse passer aucune occasion pour affirmer que son parti remportera largement les élections de 2009 et 2012.
Depuis un certain temps, tous les partis politiques s’agitent en vue d’engranger le plus grand nombre de maires et de conseillers. Et il n’est pas rare aujourd’hui de constater des tournées de présidents de partis à l’intérieur du pays.
Pour l’heure, ils sont tous unanimes à convenir que pour convaincre l’électorat, il faut multiplier les informations et sensibilisations à son endroit. Ce qui passe par des contacts directs avec les populations.
Des moyens très « persuasifs »
Malheureusement, ces moyens et stratégies utilisés par certains responsables de partis sont inquiétants. C’est le cas en Commune II, où l’on assiste à des pratiques qui n’honorent en rien la classe politique en général.
En effet, certains hommes politiques, misant sur leurs fortunes et sachant qu’ils sont impopulaires dans ladite Commune, procèdent par le recrutement de jeunes loubards pour intimider les militants des autres partis politiques.
La plupart de ces hommes politiques étaient de hauts cadres de l’administration et des hommes d’affaires qui ont eu à récolter de grosses fortunes. C’est dire qu’au temps de leur splendeur financière et politique, ces gens n’avaient rien réalisé pour le bonheur de ladite Commune. Aujourd’hui qu’ils sont en retraite ou en baisse de fortune, ils tentent de redorer leur blason, en dépit de leur impopularité.
Mais que voulez-vous? Avec le chômage endémique qui frappe la jeunesse, on assiste à un nombre élévé de jeunes chômeurs qui, pour la plupart, sont devenus des loubards. Ainsi, ces jeunes sont « récupérés » par des politiciens véreux et sans scrupules en vue d’assouvir leurs fins ou leur faim. Si bien que lors des meetings organisés par les partis politiques qui aspirent à se présenter aux communales de 2009, on assiste à des intimidations.
Comme on le sait, la Commune II constitue un maillon électoral important de la Capitale que se disputent tous les partis politiques en vue. Rappelons que la mairie de cette Commune est actuellement dirigée par un élu MPR, en la personne de Gaoussou Ly.
Notons, en passant, que de nos jours, les partis politiques les plus influents sont l’Adéma, l’URD, le RPM, le MPR, le PSP, le PCR, sans oublier les associations et groupements politiques, même si ces associations et groupements ont tendance à disparaître au profit des partis politiques.
Les autorités interpellées
Face à ces pratiques illicites qui prennent de l’ampleur, les autorités policières et administratives sont interpellées en vue d’y mettre des garde-fous. Pour cela, les partis politiques visés par ces pratiques doivent rassembler leurs forces pour barrer la route aux opportunistes. Mais cela ne va pas sans une forte sensibilisation à mener à l’intention des vrais acteurs politiques.
Aussi, les loubards responsables de ces intimidations doivent être dénoncés par les populations en vue d’ éviter d’éventuelles tensions et crises lors des élections prochaines. Cela est d’autant plus nécessaire que depuis l’avènement de la démocratie en 1991 -à l’exception des élections de 1997- toutes les autres élections se sont déroulées dans une grande sérénité et un climat paisible.
Sadou BOCOUM