Ce samedi 27 Mars, la Vénise malienne (Mopti) a vibré au rythme de la 1ère Conférence nationale du parti de la Convergence pour le Développement du Mali (CODEM). Cet évènement a enregistré la présence des membres du Bureau Politique National (BPN) CODEM avec, à leur tête, le Président du parti, M. Housseyni Amion Guindo dit « Poulo » ; des délégués venus des sections et coordinations de l’intérieur et de l’extérieur ; des Présidents des mouvements nationaux des femmes et des jeunes de la CODEM ; des partis amis du pays et ceux venus de l’extérieur, tel que la GRB de la Guinée Conakry…
Les assises de cette toute première Conférence nationale de la CODEM étaient fortement attendues, en ce sens que ce parti au parcours atypique (en moins de deux ans, il a réussi à s’imposer comme la 4è force politique du pays et la première dans la région de Sikasso) a su redonner de l’espoir, surtout à la frange juvénile, par la seule force de ses arguments, la conviction et croyance de ses cadres et militants en un autre Mali qualitativement meilleur.
L’avènement de la démocratie au mali a favorisé l’éclosion des libertés fondamentales longtemps confisquées par les tenants du monolithisme politique. Près de 20 ans après les évènements de Mars 1991, les thèmes, les discours et les hommes ne mobilisent plus l’enthousiasme des grandes foules. Et l’univers politique national, qui s’en ressent, n’est plus qu’un décor de désespoir.
Aussi, dans un sursaut de conscience politique, des hommes et des femmes de sensibilités socio-politiques différentes ont compris qu’il fallait « faire la politique autrement » en replaçant la chose politique dans des dimensions « orthodoxes » qui sont les leurs. Aussi décidèrent-ils de prendre leur destin en main le 24 Mai 2008, en créant lur propre parti : la Convergence pour le Développement du Mali (CODEM) avec le terme « Comptons d’abord sur nos propres forces » comme devise, et comme logo, la « quenouille« .
S’affichant comme un parti républicain l’action gouvernementale de façon objective, la CODEM envisage de faire, de la jeunesse malienne, le levain du développement. Pour les responsables du parti, le renouveau politique au Mali exige de responsabilier la jeunesse qu’il faut désormais cesser d’utiliser comme du bétail électoral. D’où le « tournant générationnel » incarné et véhiculé aujourd’hui par le Président du parti.
C’est dire que les assises de Mopti étaient donc plus que nécessaires pour faire, non pas le bilan, mais l’état des lieux de ces moins de deux ans de parcours en étudier les forces et faiblesses et en tirer les enseignements adéquats afin de baliser le terrain pour l’atteinte des objectifs que le parti s’est assigné au soir d’un certain 24 Mai 2008.
Les convictions de « Poulo »
A l’ouverture des travaux le Président du parti fera un bref rappel du parcours de la CODEM avec, à la clé, ses résultats électoraux obtenus à l’issue des communaes de 2009, ses acquis sur le terrain avec de nouvelles adhésions, et l’aggrandissement de ses rangs par des fusions politiques.
Aussi, « Poulo » de préciser : « La CODEM s’inscrit dans l’accompagnement du Président de la République, Son Excellence Amadou Toumani Touré, dans ses missions républicaines pour le Mali et au nom du peuple malien. En ce lendemain de l’anniversaire du 26 mars 1991, nos souvenirs et nos prières vont aux martyrs de la démocratie malienne. Après, nous saurons nous rappeler que le soldat ATT a été une chance pour l’éclosion d’un véritable multipartisme démocratique et la création des institutions de la nouvelle République.
En rendant le pouvoir conformément aux engagements du CTSP, il a marqué l’histoire des transitions démocratiques en Afrique et fut un bel exemple pour le monde entier. Son retour en 2002, à travers le choix du peuple, fut une sanction contre les partis politiques, car il fut une décennie où il fallait s’aligner avec les « puissants« ,au risque de disparaître« .
Et de poursuivre : « L’existence de la CODEM rpofite de cette accalmie politique que ATT a su rebâtir, et une réponse de la jeunesse malienne, au regard des perfectibles du jeu politique et du processus électoral. Pour le proche avenir, nous invitons la jeunesse malienne à ressaisir cette autre chance de l’accalmie politique pour s’inscrire dans une démarche de revitalisation du jeu politique malien. Le combat de la CODEM n’est pas pour ou contre un homme ; c’est un combat politique civilisé sur l’avenir et engageant les forces vives de notre nation, pour le Mali« .
Selon le Président du parti, le militantisme, l’engagement et la détermination des militants ont fini par faire, de la CODEM, « un parti qui compte et sur lequel il faut désormais compter« . Et « Poulo« , d’indiquer : « Je suis convaincu que ce résultat élogieux est la traduction de certaines valeurs que nous partageons ensemble. Je veux parler de notre devise : « Comptons d’abord sur nos propres forces« .
Avec des jeunes et des femmes du Mali soucieux de l’avenir de notre chère nation, nous avons fait le choix de nous engager résolument à prendre notre part de responsabilité et à la conquérir sans pour autant renier les labeurs des pères fondateurs de la République et des bâtisseurs de tous ordres dans notre pays. Cette détermination s’exprime par notre concept de rajeunissement du leadership politique et du tournant générationnel. J’invite toute la jeunesse malienne à accepter les sacrifices indispensables au renouveau de la pratique politique, afin que celle-ci profite à notre peuple, ce peuple au nom duquel tous les partis politiques s’expriment« .
La tenue de cette Conférence nationale à Mopti s’inscrit dans une logique de décentralisation des assises du parti en vue de maintenir le rapprochement entre le sommet et la base. Aussi, pour le Maire de la Commune urbaine de Mopti, M. CheicK Hamalla Bathily, »la CODEM avait rendez-vous avec l’histoire à Mopti« , en réussissant le pari de tenir sa toute première Conférence nationale dans la salle « Alliance franço-malienne« , non encore inaugurée.
Les « quatre vérités » de la jeunesse CODEM
Le clou de la cérémonie d’ouverture a été l’intervention du Président du mouvement national des jeunes de la CODEM qui, avec des interrogations somme toute légitimes, a parlé « d’un Mali cinquantenaire, mais qui n’arrive pas pas sassurer ses enfants« .
L’amertume du constat est d’autant plus grande que les jeunes se demandent s’ils auront la chance d’assurer la relève de la responsabilité dans leurs familles, avec une école qui, selon lui, « n’est plus à la hauteur des attentes de la nation« , des jeunes qui sont désormais « la cible désignée » des maladies et des insécurités de tous ordres comme le VIH-SIDA, la drogue, l’insécurité routière… « Qu’a donc fait le jaunesse pour mériter un tel sort, alors qu’il se dit tous les jours que « l’avenir d’une nation, c’est sa jeunesse« ? Est-ce un mythe ou une réalité?« , s’est interrogé le représentant des jeunes de la CODEM.
Manipulée, indécise, désorientée et cataloguée au rang de bétail électoral, la jeunesse CODEM réaffirme son refus d’une passivité paralysante et s’engage à jouer pleinement sa partition d’actrice active de société malienne. Aussi, le Président des jeunes de la CODEM, de marteler : « Fini désormais ces dons flatteurs et trompeur de T-shirts, de casquettes, de thé et de sucre… ! Voilà pourquoi nous sommes engagés avec la CODEM, un parti qui a su nous écouter, nous comprendre et nous associer à son projet pour le développement du Mali.
Les concepts de tournant générationnel et de rajeunissement du leadership politique sont les preuves de la considération de la CODEM à l’endroit de la jeunesse malienne. En nous engageant avec la CODEM c’est un contrat contre l’inétrêt personnel et pour l’avenir que nous signons, car nous sommes convaincus que le Mali ira mieux et grandi avec un parti de vision comme la CODEM. Nous ne faisons pas la chasse aux générations des aînés ; mais nous revendiquons notre place dès maintenant, dans la plus grande civilité politique« .
D’autres sujets débattus
Du côté des femmes du parti, c’est la même ardeur et le même engagement. Aussi, leur Présidente a réafirmé leur soutien sans faille aux actions de la CODEM.
Les conférenciers ont examiné ensuite des questions d’intérêt primordial pour le parti :
– le rapport d’activité du BPN du parti ;
– la relecture des statuts et règlement intérieur du parti ; le point des accords politiques et les fusions ;
– enfin, le rapport financier du BPN du parti.
La CODEM, qui est sortie plus que jamais renforcée par ses assises de Mopti, se prépare à célébrer, dans un proche avenir, l’adhésion de nouveaux militants et d’autres fusions politiques. De bonnes perspectives donc, à l’orée des joutes électorales de 2012, auxquelles le parti entend participer pleinement.
Une motion de soutine a été faite au Président ATT, dans sa quête pour la tenue d’un Sommet de la bande sahélo-saharienne et ses efforts pour l’apaisement du Nord-Mali.
Adama S. DIALLO