Ce lundi 29 Mars, dans la salle « Benso » de l’Azalaï Grand Hôtel de Bamako, deux sujets majeurs ont rassemblé les acteurs des télécommunications d’Afrique : la 2è réunion préparatoire africaine de la Conférence Mondiale pour le Développement des Télécommunications (CMDT), qui se tient du 29 au 31 Mars ; et la 11è session ordinaire du Conseil d’Administration de l’Union Africaine des Télécommunications (UAT), qui se tiendra du 1er au 2 Avril.
Aux travaux de ces importants enjeux relatifs aux télécommications en Afrique, dont la cérémonie d’ouverture était présidée par le Ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo, on notait la présence du Directeur Général du Comité de Régulation des Télécommunications (CRT), M. Choguel Kokalla Maïga ; de la Présidente du Conseil de Régulation des Télécommunications ; du Sécrétaire Général (le 6è) de l’UAT, M. Jacques Akossi Akossi ; du Directeur Général du Bureau de Développement des Télécommunications (BDT) de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), le Dr. Albasheer Al Morshid ; du Représentant de l’Union Africaine (UA), M. Diaby Moustapha Mamy ; des délégués venus de différents pays africains…
Politiques nationales en faveur des Télécommunications
« Depuis l’adoption de la Déclaration de la Politique Sectorielle des Télécommunications en Juin 1998, le Mali, quant à lui, s’est engagé dans la voie de la libéralisation du secteur et de la privatisation de l’opérateur historique, effective depuis Juillet 2009. Un des résutats positifs de la réforme fut la nette amélioration de l’offre des services téléphoniques ramenée à un coût relativement accessible pour les populations. toutes choses qui ont aidé a démocratiser le téléphone en boostant le nombre des usagers« , a souligné Mme Diarra Mariam Flantié Diallo.
Selon elle, on peut affirmer qu’aujourd’hui, notre pays « est dans le peloton de tête des Etats qui ont le mieux amélioré ses taux de pénétration téléphonique« . cela est dû à l’action croisée des deux opératuers (SOTELMA-Malitel et ORANGE-Mali) qui détiennent des licences d’établissement et d’exploitation de réseaux et services de télécommunications, y compris les services de téléphonie fixe, de téléphonie cellulaire GSM, de transmission de données et de télécommunications internationales. Ainsi, avec ces deux opératuers, le parce des abonnés est estimé à environ 4 millions.
« Entre 2007 et 2008, nous avons enregistré une hausse de 38% des abonnés du réseau mobile. le réseua fixe suit aussi son évolution ave l’introduction de l’ADSL et de la boucle locale radio avec système de prépaiement. Ces résultats font suite à des investissements importants de l’ordre de 60 milliards de FCFA d’investissement annuel, soit 91,5 millions d’euros, sur les trois dernières années« , a fait savoir le Ministre de tutelle.
Mais pour maintenir cette croissance, le secteur a besoin d’un cadre juridique et règlementaire adapté et des actions urgentes à mener pour favoriser la mise à contribution des télécommunications au service du développement économique et social du pays.
C’est ainsi que le Mali a engagé la relecture des textes actuels. « Le renouveau est la prise en compte des TIC et de la Poste, en élargissant les missions du Régulateur des télécommunications à ses branches de la Société de l’Information. Aussi, pour une large couverture du pays, surtout les zones rurales économiquement non rentables, un Fonds du Service Universel a été créé afin de pouvoir réduire la fracture entre les zones rurales et urbaines et les vastes zones rurales du Mali en matière de télécoms, notamment dans le domaine des technologies de l’information. La stratégie d’accès universel, qui vient d’être adoptée par le Gouvernement en Février 2010, va permettre d’entreprendre bientôt la mise en œuvre d’un ambitieux plan de couverture du pays« , a informé le Ministre.
Selon Mme Diarra Mariam Flantié Diallo, ces politiques nationales visent, de façon générale, l’atteinte des objectifs du Programme de Développement Economique et Social (PDES) et ce, en harmonie avec les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et du Sommet « Connecter l’Afrique » tenu à Kigali (Rwanda) en Octobre 2007. La stratégie de mise en œuvre retenue par le Gouvernement malien a consisté à la réalisation d’une infrastructure à large bande (dite « backbone national« ) couvrant toutes les régions du Mali et interconnecté au réseau sous-régional et international.
Pour une solidarité sous-régionale
Avec ses 3 500 km (environ) de fibre optique, le Mali est déjà connecté avec quatre de ses sept voisins de la sous-région : le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie et le Sénégal. « Des initiatives sont en cours pour réalisation des chaînons manquants, qui permettront d’amener la fibre optique aux trois autres frontières du Mali : Algérie, Guinée Conakry et Niger. Et pour qu’il y ait une véritable connexion inter-Etats, ces initiatives doivent, évidemment, avoir un répondant favorable au-delà de nos frontières. D’où un besoin de concertation sous-régional« , a expliqué le Chef du département de tutelle.
Dès lors, on comprend mieux toute l’imortance accordée à ces travaux de la 2è réunion préparatoire africaine de la CMDTet de la 11è session ordinaire du Conseil d’Administration de l’UAT, qui se tiennent tous respectivement à Bamako du 29 au 31 Mars et du 1er au 2 Avril.
Après Kampala (Ouganda) donc, et comme l’a signifié le Ministre de tutelle, « l’Afrique est au bord du fleuve Djoliba, pour définir sa politique, ses priorités et sa stratégie pour la CMDT 10″. Notons, par ailleurs, que cette année, la Conférence Mondiale pour le Développement des Télécommunications (CMDT 10) se tiendradu 24 Maiau 4 juin prochain à Hyderabad, en Inde, un pays de référence en matière de technologies de l’information.
« Chaque pays, dans sa particularité, doit apporter ses préoccupations à la réunion (dont les travaux se déroulent actuellement à Bamako) afin que l’Afrique se présente en un seul bloc à la Conférence (la CMDT-10 de Hyderabad) pour défendre et coordonner les initiatives régionales, à travers la concertation de ses Etats membres. l’UAT, notre instrument commun, reste, pour nous, la meilleure plate-forme pour défendre les besoins de notre région, lors de la CMDT« , a indiqué, en conclusion, le Ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo.
Oumar DIAWARA