Le Syndicat National de l’Education et la Culture (SNEC) est en colère contre le Gouvernement. Sa section de l’Enseignement Supérieur vient de déposer, sur la table du Ministre du Travail, de la Fonction Publique et de la Réforme de l’Etat, un préavis de grève d’avertissement de 48 h. Comme si cela ne suffisait pas, son Bureau Exécutif demande au Ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales de prendre les mesures qui s’imposent pour régulariser la situation salariale des contractuels, animatrices de la petite enfance et enseignants des écoles communautaires. Pour Tibou Telly et camarades, « à ce rythme, nous allons assister à la généralisation de ce mauvais souvenir qui est propre à une autre époque« .
La crainte d’une généralisation des retards de salaires
« Retard de paiement de salaires des contractuels, des animatrices de la peitite enfance, des Centres d’Education pour le Développement et les enseignants des écoles communautaires ». Tel est l’objet d’une Lettre datée du 15 Mars 2010, adressée par le SNEC au Ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales. Sont ampliataires de cette Lettre signée par le camarade Sidiki Diarra, Secrétaire Général Adjoint du Bureau Exécutif du SNEC : le Président de la République, le Premier Ministre, le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, le Ministre du Travail, de la Fonction Publique et de la Réforme de l’Etat, le Ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales et celui de l’Economie et des Finances.
Dans sa Lettre, le SNEC, sous la plume de son Secrétaire Général Adjoint, attire l’attention du Ministre Salikou Sanogo sur les retards de paiement de salaires des contractuels, des animatrices de la petite enfance (clos d’enfants), des Centres d’Education pour le Développement (CED) et les enseignants des écoles communautaires.
En effet, selon le syndicat membre de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), les salaires de Janvier 2010 des contractuels ont été payés vers le 15 Février 2010 ; et ceux de Février n’étaient pas totalement payés le 16 Mars dernier, date de sa correspondance envoyée au Ministre. Quand aux animatrices de la petite enfance ou clos d’enfants, aux CED et aux enseignants des écoles communautaires, ils sont à trois mois sans salaire.
» Monsieur le ministre, à ce rythme, nous allons assister à la généralisation de ce mauvais souvenir qui est propre à une autre époque. Nous vous prions de prendre les mesures qui s’imposent pour régulariser la situation salariale de nos collègues… », conclut l’Adjoint du Secrétaire Général Tibou Telly.
La menace de grève au Supérieur
« La section SNEC de l’enseignement supérieur se réserve le droit d’observer une grève d’avertissement de 48 h, du mardi 6 au mercredi 7 Avril 2010″. C’est ce qu’écrit le camarade Ismaïla Komé, Secrétaire Général de la section, dans un préavis de grève en date du 22 Mars dernier et adressé au Ministre du Travail, de la Fonction Publique et de la Réforme de l’Etat.
Ampliations de ce préavis sont faites au Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, au Rectorat de l’Université de Bamako, au Directeur de l’Enseignement Supérieur, à l’Union Nationale des Travailleurs du Mali, au BE-SNEC, entre autres.
Dans cette correspondance, la section SNEC dénonce les nombreux atermoiements autour des accords conclus sans succès, notamment à la suite du préavis de grève du 28 Juillet 2009 qui avait été suspendu. C’est pourquoi elle décide de reconduire les termes du même préavis de grève.
Les deux doléances contenues dans le préavis de grève de 2009 étaient les suivantes : le remboursement immédiat des retenues (Juillet-Août-Septembre 2008) sur les salaires de ses militants ; et l’élection, sans délai, des chefs de département à la FSEG ou le rétablissement immédiat de la légalité.
Par ailleurs, la section SNEC, faut-il le rappeler, avait signalé sept points revendicatifs à la rentrée solennelle de l’Université de Bamako et des grandes écoles. Ces points, qui constituent une ardente préoccupation pour ses mandants, sont les suivants :
1- L’alignement des rémunérations du personnel enseignant de l’enseignement supérieur sur celles des pays de notre sous-région.
2- L’amélioration du cadre de travail par l’affectation de bureaux aux enseignants du Supérieur.
3- L’avancement des enseignants et chercheurs qui totalisent cinq ans d’ancienneté dans leur fonction.
4- L’intégration des travailleurs contractuels de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique à la Fonction publique de l’Etat.
5- L’octroi de primes de risque au personnel administratif de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
6- Le paiement d’heures supplémentaires pour le personnel administratif.
7- Le paiement des indemnités des inscriptions au personnel enseignant de la FSJP.
Si ces points énumérés ne sont pas satisfaits, la section SNEC de l’Enseignement Supérieur se réserve le droit d’observer une grève d’avertissement de 48 h le mardi 6 et le mercredi 7 Avril 2010. Si, au-delà de cette période, rien de satisfaisant n’est toujours pas fait, « nous nous donnons le droit d’observer une grève illimitée jusqu’à satisfaction de nos points de revendication », avertit le camarade Ismaïla Komé.
Oumar SIDIBE