L’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), c’est huit pays de la sous-région ; mais c’est surtout pays aux économies fragiles. Cette fragilité économique deviendra encore grâve si, par ailleurs, des mesures ne sont pas prises pour protéger les nationaux qui, de plus en plus, sont confrontés aux dures réalités imposées par l’invasion de l’espace par des ressortissants étrangers. C’est en tout cas, l’avis du député et non moins membre du Comité Inter-Parlementaire (CIP) UEMOA, M. Oumar Bouri Touré dit « Billy« .
En effet, de nos jours, l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest a tendance de devenir un espace qui profite, non pas seulement aux Africains de l’Ouest, mais plutôt à tous. Aussi, l’espace sous-régional est devenu un marché sur lequel tous les étrangers, sans distinction, se livrent à une sorte de véritable concurrence aux nationaux pour lesquels les multiples facilités ont leur raison d’être.
Aussi, pour en savoir plus sur la dimension de cette inquiétante situation (qui se passe de tout commentaire), nous avons approché le député Oumar Bouri Touré dit « Billy« , membre du Comité Inter-Parlementaire (CIP) UEMOA. Dans cet entretien, il a été question de la signature de la convention (signée la semaine dernière) pour la construction du siège du CIP-UEMOA à Bamako, et dont la maîtrise d’ouvrage a été confiée à l’AGETIP.
Avec l’élu et membre du Comité Inter-Parlementaire de l’UEMOA, une autre question a également été abordée, relative au fonctionnement de l’organe dirigé par un Malien (l’honorable Oundé Touléma). « Billy » livre en même temps ses impressions sur le fonctionnement de l’institution communautaire sous-régionale. D’autrès sujets ont été évoqués avec le député Oumar Bouri Touré, notamment celui relatif à la sécurité des affaires des opérateurs économiques de l’espace monétaire.
En somme, presque rien n’a été occulté dans cet entretien qui a été mis à profit pour aborder la préocupation qui avait incité « Billy » à interpeller le Président de la Commission de l’UEMOA, M. Soumaïla Cissé, lors de son passage à Bamako à l’occasion de la 25ème Session ordinaire du Comité Inter-Parlementaire UEMOA, une rencontre qui s’était déroulée du 15 au 24 Mars 2010.
En effet, on se souvient que lors d’un debat public rentrant dans le cadre des activités de cette session, l’élu de Goundam à l’Asssemblée nationale avait interpellé le Président de la Commission de l’UEMOA par cette déclaration : « Monsieur le Président de la Commission de l’UEMOA, pour moi, tous les efforts et dispositions de l’UEMOA profitent en grande partie à des opérateurs économiques de pays non membres de notre espace économique« .
Et l’honorable membre du Comité Inter-Parlementaire de l’UEMOA, de poursuivre : « Compte tenu de ce fait réel, et sans se tromper, il y a une nouvelle forme d’impérialisme et de colonisation économique qui s’installe dans cet espace économique« .
Du fait de cette situation qui est en train de pousser une grande partie des populations au chômage, le député Oumar Bouri Touré dit « Billy » a profité de cette rencontre avec le Président de la Commission de l’UEMOA, M. Soumaïla Cissé, pour émettre un vœu sans doute partagé par l’ensemble des opérateurs économiques du Mali et ceux de tout l’espace économique UEMOA.
« Pour défendre les intérêts des nationnaux de notre espace économique, je souhaite que des mesures soient prises et proposées aux Etats membres de l’Union, afin de régler cette situation destructive de nos économies et de nos populations« , avait suggéré l’honorable députe « Billy » Touré.
L’allusion était directe, car nul n’ignore la situation que vivent les opérateurs nationaux, du fait que l’ espace UEMOA est en train de devenir un marché dont se nourrissent des étrangers qui font pratiquement de la concurrence aux nationaux. Mais on se rappelle que par un tour de bras, pour ne pas dire de propos, le Président de la Commission de l’UEMOA avait esquivé la préocupation exprimée sous forme de question proposition par le député « Billy« , et avait plutôt préféré le renvoyer simplement au Traité et à une Déclaration de 1960.
« Quand je pose à un problème qui concerne plus de 90 millions d’habitants, on ne doit pas m’évoquer ou me parler de Traité« , avait retorqué le député « Billy« , face à cette réaction du Président de la Commission de l’UEMOA. L’élu de Goundam et non moins membre du Comité Inter-Parlementaire de l’UEMOA dit ne pas vaoir été vexé, mais simplement surpris par cette réponse de Soumaïla Cissé.
« Je vais continuer à défendre les intérêts des populations de la sous-région ! C’est mon rôle, et personne ne peut m’empêcher de faire cela ! « , a martelé le député « Billy« , comme envahi par une certaine colère. Et de s’interroger, en guise de conclusion : « Dans quelle partie du monde ne pratique-t-on pas le protectionnisme ?« .
Laya DIARRA